Les JIC d'ailleurs
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L'Inde, |
Hautes-Alpes, |
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Vous voulez nous
d'ailleurs
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Mercredi 13 novembre 2002, 19 heures.
Une foule est rassemblée au 1er étage du Musée
Océanographique : faune hétéroclite. Des hommes
de tout âge, en costumes foncés et décorations cousues
sur le revers de la veste ; d'autres moins nombreux, décontractés
en blousons ; des femmes très soignées : maquillées,
coiffées et manucurés, en manteaux de fourrure blanc et
mini robe lamée rouge ou tailleur noir strassé, yeux écarquillés
et lèvres siliconées.
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28 janvier 1998, 17h39. Le train du quai numéro un va bientôt s'ébranler
en direction de la banlieue nord de Bombay. |
Lundi 12 avril 1999. |
Avril 1999. Kalimantan. Le groupe de femmes et de jeunes hommes chante des chansons d'église indonésiennes en s'accompagnant d'une guitare. Jésus et Dieu y sont fréquemment mentionnés. La forêt est dense, la maison sur piloti éclairée à la lampe tempête. Les bruits d'insectes et d'oiseaux presque couvrent les chants mielleux. Au bout d'une heure, un jeune prend sa guitare et s'adresse à une femme occidentale qui fait parti du groupe: - Mais vous n'en connaissez aucune? - Non, pas vraiment. - Il y a alléluia pour le royaume des cieux, c'est très connu... - Non... - L'ange sauve ceux qui croient, tout le monde sait ça.. - C'est malheureux, mais je ne la sais pas non plus. - .Attendez, j'ai entendu une chanson "hollandaise" dans sa langue, je l'aime beaucoup. J'y ai mis des paroles pour chanter les louanges de dieu. Et il attaque "sympathy for the devil", avec tout le groupe éclairé par la lampe tempête qui suit lors des "hou-houuu". |
Mardi 1 janvier 2002. Sortie d'autoroute Padova-Ouest, 4h30. Laissant la lumière délicate de la pleine lune pour le blanc sans demi-teinte des lampadaires, les voitures quittent l'autoroute et se coagulent doucement devant l'unique péage ouvert, formant une queue matinale. Quelques vitres se baissent et des visages fatigués se penchent dehors pour scruter la barrière; des musiques à des volumes divers s'échappent alors des cabines chauffées. "Ca fait trois soixante" dit l'employé à une femme dans une Mégane verte. "Dix milles, ça suffit?"rétorque la femme au volant tout en lui tendant un billet. "Oui, je crois". "Vous voulez une Fsherman?" "Volontiers, j'en ai besoin." "Tenez." "Donc. Si vous me donnez dix milles et ça fait trois soixante... je vous rends... trente." "Trente...?" "Trente cents". "Vous voulez dire centimes." "C'est ça". "Ah, c'est jaune." "Ne me dites pas que ça fait drôle." "J'ai dit jaune, pas drôle." "Plus que deux heures et demie" "Allez, j'y vais. Je vous laisse une autre Fisherman?" "Merci, c'est gentil" "Bonne année!" "Bonne année à vous aussi!" |
Le 25/04/2001, 3 heures du matin.
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Jeudi 3 juin 1999, 12h30. Vicenza, Piazza dei Signori. Jour de marché de fringues, lingerie, objets pour la maison et la cuisine et plantes. A l'ombre du cul d'une dame occupée à fouiller dans des tas de t-shirt,
un petit garçon d'environ trois ans regarde un gros bébé assis dans
sa poussette. Sans le lâcher des yeux, il s'approche de lui et lui passe
un bras autour du cou. Voilà les deux enfants joue contre joue. Une
minuscule petite vieille regarde et sourit. Le bébé est devenu tout
rouge et émet un râle étouffé. Le petit garçon presse sa tête contre
la bouche du bébé et continue de serrer. La petite vieille arrête de
sourire et crie. La foule du marché s'ouvre, les regards se retournent,
une jeune femme se précipite sur le bébé qui a récupéré tout son souffle
et en fait un large usage, la première femme tourne son cul vers les
t-shirt et un regard furieux vers le petit garçon. Elle l'atrappe et
le sécoue en lui sifflant entre les lèvres pincées : |
Samedi 14 février 1998 Sur le bas-côté en terre un jeune homme est couché par terre sur le dos, le bras sous la tête. Il est immobile. Il est habillé de haillons sales et ne porte pas de chaussures. Autour de lui, les gens passent, discutent, rigolent. A deux pas de l'homme, des femmes et des enfants attendent sous un Abribus en tôle. De temps en temps, ils jettent un regard sur l'homme. Les voitures circulent dans un fracas assourdissant. En face, deux hommes marchent l'un à côté de l'autre. Celui à cheveux court dit : " Cette homme est mort !". Son compagnon lui répond " Oui, regarde les Flying Doctors sont là " en lui montrant du doigt un minibus estampillé de ces lettres. Deux hommes en blouse blanche appuyés sur le minibus discutent nonchalamment en fumant une cigarette. L'embouteillage serpente doucement, la foule vaque à ses occupations et le jeune homme reste étendu en travers du trottoir. |
29 mai 1999, vers 23 heures. Hôtel Waldorf-Astoria, New-York. Dans les escaliers qui mènent aux salons privés, une femme aux cheveux blancs marmonne : " j'en ai assez ! j'en ai assez ! ". Un jeune homme, tee-shirt blanc, jean troué et sac à dos vert pomme lui dit poliment : " quelque chose ne va pas ? ". Elle, d'un ton soudain enjoué : " Ah ? Vous parlez français ? Je cherche la réception. J'ai oublié le numéro de ma chambre. Ca fait deux heures que je cours. ". Lui : " C'est un grand hôtel ". Elle : " Oh oui ! Ca vous pouvez le dire ! Il est bien trop grand ! ". Et de reprendre sa plainte : " Mais où est la réception ? ". Lui : " Je ne sais pas, je visite, mais je pense que c'est par là ", fait-il en montrant du doigt le bas des escaliers. Il guide la vieille femme. Arrivés à une intersection de couloirs, elle dit : " Mais elle était là, tout à l'heure ! ". Lui : " Non, c'est la grande salle éclairée là-bas. ". Ils se séparent, elle marchant à toute vitesse. Avisant un groupe de femmes âgées arrivant en sens contraire, elle se précipite sur elles, en faisant : " hé les filles, vous savez pas où est la réception, ça fait deux heures que je cherche, j'ai oublié le numéro de ma chambre ! ". |
Londres, samedi 20 octobre 2001. Métro Northern line , Leicester station, 18 heures. Une jeune fille, jeans noirs et blouson en skaï noir, tenant quatre énormes ballons dorés et argentés sur lesquels est écrit:"HAPPY ENGAGEMENT"est assise dans le compartiment du métro. Face à elle, une plus jeune fille aux joues et aux cheveux roses attachés en deux petites couettes grâce à des petits papillons roses. A côté d'elle, un jeune homme aux cheveux noirs hérissés est tout vêtu de cuir noir. Se tenant à une barre, une fille rousse, debout : mini jupe écossaise plissée et débardeur en filet noir, elle a des collants résille noirs déchirés, une grosse montre rouge en relief et des bagues à chaque doigt. Plus loin, à une autre barre se tient une jeune femme aux yeux entourés d'un halo de maquillage gris avec deux pompons de fourrure grise dans les cheveux et à son cou un collier de cuir avec des piques de fer. Assis à ses cotés, un homme en tenue sportive noire, dont le blouson ouvert laisse apparaître un tee-shirt avec des barres métallisées. Il a des cheveux longs sur le dessus de la tête resserrés par une chaîne de vélo, autour son crâne rasé. Un jeune homme noir dort sur le siège voisin. A la station "Camden", un groupe entre : tous ont les cheveux hérissés noirs ou platines, filles ou garçons confondus, ils sont de noirs vêtus, ongles peints en noir aussi et leurs visages sont blafards accentués par des lèvres d'un rouge grenat, trois d'entres eux ont des serres têtes avec des petites cornes rouges qui clignotent. Ils parlent et rient. Une jeune noire, lèvres dorées, ongles dorés et petit sac doré, vient s'asseoir à côté d'un adolescent avec une houppette orange qui dort affalé sur son siège. Deux stations plus loin, le wagon se vide, seules une grand'mère asiatique et sa petite fille, restent, somnolentes. |