Les JIC d'ailleurs

 

L'Inde,
l'Italie,
l'Indonésie,
Kenya

les Etats Unis,
Royaume Uni, Monaco...

Hautes-Alpes,
Aix en Provence,
Saint-Urcize,

Châtres-sur-Cher.



Les JIC venus d'ailleurs...
d'autres villes
d'autres pays

Vous voulez nous d'ailleurs


n'oubliez pas votre mode d'emploi



Saint-Urcize - Cantal

Vendredi 10 août 2001, 18h 15.
Saint-Urcize - Cantal.

Le soleil entre dans le café et éclaire une table en bois sur laquelle reposent des mains fripées et un verre contenant un liquide rouge. Un vieux monsieur tout en bleu, au visage fripé comme ses mains, boit une gorgée de liquide rouge, reste immobile, boit une gorgée de liquide rouge. A la table voisine une jeune femme écrit des cartes postales. La radio diffuse une chanson de Michel Polnareff. Une femme d'environ cinquante ans se poste à l'entrée du bar et s'adresse en criant au vieux monsieur en bleu :
- Jean-Marie, mais qu'est-ce que tu fais ?! C'est encore toi qu'on attend ! Dépêche toi !
Elle s'en va.
Le vieux monsieur reste un moment immobile, avale ce qui reste du liquide rouge, reste un moment immobile, se lève et va payer au comptoir.
- Oh, Jean-Marie tu vas pas partir comme ça ?, dit le patron du bar en rigolant. Je te mets un pastis ?
Jean-Marie, l'air goguenard et résigné, avale un peu de liquide jaune, grommèle quelques paroles, avale le reste du liquide jaune et s'en va lentement. Il traverse lentement la place et disparaît.
A la jeune femme qui écrivait des cartes postales le barman explique qu'à la maison de retraite du village, c'est à dix-huit heures précises, été comme hiver, que sont servis les repas du soir.

Pierre Grimal
 

top
Aix en Provence

12/07/2001, 11 H 34.
Rue du quatre septembre, angle rue Mazarine. Aix-en-Provence.

Une rue perpendiculaire au bout du cour Mirabeau, devant le musée Arbaud il y a quatre camions blancs garés, sur une table contre un mur un buffet : café, croissants, jus de fruit, bonbons Haribo, coca, 4 personnes boivent des cafés , puis des "fliths case", un escabeau, des blocs de cellules électriques pour alimenter les gros projecteurs sur pieds ; sont posés sur le trottoir et sur la rue . Un camion stationner juste devant l'entrée du musée, portes grandes ouvertes, à l'intérieur du matériel d'éclairage , pieds, prolongateur, gélatines, réflecteurs, câbles multiprises, sur la rue des piétons passent en tenues légère, les techniciens attendent, stationnent puis vont et viennent de l'intérieur du musée à l'intérieur des camions, ils sont gantées, armés de lampes Miglight, pince Leatherman, briquets Zippo, talkies-walkies tout ça à leur ceintures . Face au musée de l'autre côté de la rue, un homme jeune assis au pied d'une vitrine d'un magasin de vêtement est habillé en facteur de la poste, des lunettes à verres rectangulaires, sa casquette posée sur le genoux droit, une jeune femme blonde, tee-shirt fuchsia, jupe grise chaussure noires, ils discutent, puis un homme à peau noire, chemise à fleurs très colorée, pantalon noir, tire un caddie bleu où est inscrit le logo de la poste et arrive au niveau de l'homme jeune l'interpelle se lève en souriant lui montre sa casquette, le vrai facteur noir lui sourit aussi, échangent quelques mots puis l'homme jeune se rassied et reprend la discussion avec la jeune femme blonde pendant ce temps les régisseurs sur le seuil de la porte du musée discutent, fument, disparaissent, réapparaissent, un homme rond moustachu suivi d'un adolescent.


  Jean-Marie Mondini

top
Hautes-Alpes (France)
12 juillet 1999, 11h30.
Refuge du Pigeonnier, Hautes -Alpes.


Elle est passée si vite, sur le sentier, puis s'est enfouie sous les rochers. L'hermine qu'une jeune fille s'évertuait à photographier, employant pour cela un morceau de saucisson, cherchant à débusquer le tout petit animal, qui apparaît et disparaît subrepticement au gré des anfractuosités du rocher ; la marmotte, aussi véloce, mais visible pendant tout temps qu'elle dévale la pente au milieu de ce paysage immuable; enfin le castor au pelage resplendissant, égaré, maladroit sur ses pattes arrières palmées, avançant par petits sauts successifs sur le bitume d'une petite route sinueuse, avant de disparaître dans le bas-côté, victime lui aussi de la présence du randonneur.
top
Châtre-sur-Cher
Le 24.11.01.
Sur les bords de la nationale 20.

Il fait froid dehors, les promeneurs sont rares et leurs pas s'accélèrent. A l'intérieur d'un bar, trois personnes accoudées au zinc tutoient le grand rasé qui essuie des verres derrière le comptoir, en l'appelant patron. et discourent sur la météo et Noël.
Un grand miroir sur le mur au fond du bar, dans une arrière salle, et là, devant, un gros plutôt costaux, jeans, santiagues, blouson cuir noir, ceinturon tête d'indien, chaînette reliant poche arrière du pantalon avec passe ceinture avant gauche, se passe la main dans sa mèche de cheveux crantés relevée au-dessus du front, en riant assez fort et en regardant un autre gars, jeans à revers, chaussettes noires, chaussures à grosses semelles rouges et noires.
A côté d'eux, trois machines, fentes verticales plusieurs tailles, petits carrés lumineux : 5 francs, 10 francs.
Le gros type au ceinturon tête d'indien approche sa main d'une des fentes de la machine qui exhibe sur un fronton une fille, maillot de bain à paillettes, longue chevelure bouclée blonde, couronne de strass sur la tête.
Il glisse quelque chose dans la fente et la fille s'allume en même temps que la machine synthétise des ha ! Ha ! Et beaucoup d'autres bruits indéterminés.
Les deux santiagues frappent le sol bruyamment avant de se figées, parallèles, les pointes relevées sous la partie la plus proéminente de la machine. Le gros montre l'aigle peint sur le dos de son blouson en s'installant face à la fille pailletée qui continue ses clignotements en restant immobile. Il écarte les bras, incline légèrement son imposant blouson en avant et saisi la machine à deux mains, une de chaque côté.
Il secoue la machine de plus en plus qui émet de plus en plus de bruits se mélangeants, et des ha ! Ha ! Ha ! Qui s'interrompent brutalement et reprennent sans rythme.
Les santiagues font de curieux pas de danse en claquant des talons, deux fois la jambe droite avance, reprend sa place parallèle, reclaque du talon, revient parallèle ; puis la santiague gauche pivote vers l'intérieur, et la jambe droite reprend sa danse, mais une fois en avant et deux fois en arrière sans frapper le sol.
Dans le miroir, on n'aperçoit que la braguette du jeans grande taille est ouverte mais son propriétaire ne peut rien faire, ses deux mains sont occupées, et il est très concentré pour pas perdre la boule, car il en a déjà mis deux dans le trou, dit-il.
Ha ! Ha ! Ha ! Fait la machine.
Il lance un coup de pied et la santiague droite percute la jambe maigre noire en forme de coin, de la machine, qui presque simultanément fait ha ! Et enchaîne par un vacarme de claquements sourds. Soudain elle en émet un plus sec et plus aigu, et le gros type presque simultanément fait ouais !
Il lâche sa prise lentement et s'essuie les paumes des mains de chaque coté de son jeans.
Les santiagues quittent leur poste et pivotent leurs pointes en direction du bar. La tête d'indien remontre son profil et la grosse tête du type est en partie cachée par la mèche de cheveux crantée qui est tombée. On le voit sourire quand même, en remontant son pantalon, et sa braguette.
Il a l'extra ball, que la fille en paillette tient dans ses mains sur un panneau qui s'est illuminé.
Il se retourne, plie le bras, lève le coude, repasse sa main dans ses cheveux, reprend sa position face à la fille, renifle et rejoue. Le type rehaussé sur les chaussures rouges et noires, n'a pas quitté des yeux le dessus de la machine et n'a même pas sorti les mains de ses poches.

top
 

rechercher des textes JIC l Qui sommes nous?
Le JIC : mode d'emploi l Le JIC : une pratique l Les photos du JIC l Les JIC d'ailleurs
Les films S8 du JIC l Quelles sont les nouvelles?
Le JIC au Brésil : DIC l Le JIC de Marseille l Le JIC d'Italie : DiCo
English version of JIC l Haut de page