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Intime Collectif
Les textes inédits
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| Vendredi 6 avril 2007 – 11h.
Préfecture de Police.
Des bancs avec des gens assis dessus.
Un écran de télévision
où défilent des images de chevaux et de policiers. Des gens debout un peu partout et
devant les guichets. Deux
compteurs noir comportant des numéros lumineux rouge, les
mêmes, placés
symétriquement de chaque côté de
l’écran, qui dans un même mouvement
s’incrémentent de un et dans une parfaite synchronie
émettent un bip.
Le numéro 505
succède au 504, bip.
Deux femmes assissent l’une
à côté de l’autre se parlent.
L’une d’entre elle jette un bref regard vers l’un des compteurs
à chaque
émission de bip. L’autre lui demande :
« vous avez quel
numéro ? » L’autre :
« le 523 »
Bip, c’est maintenant le 506.
« Plus que 20
numéros, moi j’ai le 554, dit l’autre en
montrant un carré de papier, je pense que j’en ai
jusqu’à midi ». La première acquiesce,
expliquant que d‘après ces calculs
cela devrait être à peu près
ça, peut-être un peu avant. Quelques minutes plus
tard, elle quitte sa voisine.
Une heure plus tard les deux femmes
sont devant un guichet.
La première est en train
d’expliquer à la guichetière qui si
ça continue elle va s’en occuper elle-même.
« La correction entre le O et
le Q a été prise en compte, regardez, il a
ajouter la petite queue. »
La guichetière est
désolée mais le nom de la dame n’est pas
corrigé informatiquement. « Ce n’est pas
passé informatiquement » lui
explique-t-elle, « je vois bien que sur votre bon
c’est bon mais il faut
attendre que cela passe dans la machine ».
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